Pour lire la partie précédente c'est par là.
Lou rentra
tard. Il était presque minuit lorsqu'elle franchit la porte de la
chambre. Elle me sourit et me prit dans ses bras.
- As-tu passé une bonne journées ?
- Tu ne peux pas savoir le bien que
cela m'a fait de reprendre le travail, chuchotta-elle.
Elle se dirigeat vers le berceau où
dormait Adam. Je m'approchai aussi. Elle caressa la toute petite main
du bébé.
- Ce que j'ai envie de le prendre dans
mes bras. Il m'a manqué aujourd'hui.
Elle ramena une mèche de cheveux
derrière son oreille, laissant apparaître la grande cicatrice
claire sur sa tempe, cicatrice dont je me sentais en partie
responsable.
- Qui a-t-il ? Demanda-elle.
Je la regardais avec trop
d'insistance.
- Rien, excuse-moi.
Elle sourit et resta silencieuse,
posant à nouveau son regard sur son fils.
- J'ai commencé à lire le cahier que
Till t'as laissée, dis-je. J'ai un peu de mal à lire tout d'un
coup, c'est beaucoup de souvenirs...
- Prends tout le temps qu'il te faut.
Elle s'éclipsa dans la salle de bain
pour en sortir vingt minutes plus tard vêtue d'un bas de pyjama gris
et d'un débardeur noir. Il y avait deux lits dans la chambre, mais
elle avait prit l'habitude de venir avec moi, me tenant la main pour
s'endormir. Elle trouva rapidement le sommeil. Quant à moi, je ne
parvenais pas à m'endormir. Alors sans faire de bruit, j'allumai la
lampe de chevet et repris ma lecture.
Cela faisait trop de temps qu'on se
tournait autour, que les regards que nous échangions étaient lourds de sens et de désir. Ces semaines passées en Californie, le
tournage des deux premiers clips, et cette préparation de la
nouvelle tournée, tout cela nous avait à la fois rapproché mais
empêchait d'entreprendre quoi que ce soit. Lou était
professionnelle, quant à moi j'essayé de me raisonner et de me dire
qu'une relation dans cette collaboration artistique allait nuire au
groupe, à la tournée. En même temps, je me le cachais à moi-même,
mais je savais que ce n'était pas une simple histoire de cul.
Nous étions le soir du vernissage de
l'exposition consacrée à la période de composition et
d'enregistrement de notre nouvel album et que Lou avait intitulée
« Rammstein : Komposition ». James, le directeur de
la galerie où elle exposait, qui était aussi son manager en quelque
sorte était heureux de cet événement qui n'avait jamais autant
amené de monde dans sa galerie, et en même temps il appréhendait
tout cette agitation. Steffen, notre manager, lui avait conseillait
de faire appel à un service de sécurité en lui disant sur le ton
de l'humour qu'il n'y avait rien de plus dangereux que les fans et
les groupies. Nous avions choisit ce même jour pour faire écouter
notre nouvelle album aux journalistes, il serait disponible pour tous
dès le lendemain.
La soirée s'annonçait longue :
conférence de presse à 18 heures après l'écoute de l'album dans
les locaux de notre maison de disque, et vernissage à 21 heures, en
présence des mêmes journalistes et d'un grand nombre d'invités.
J'aurais aimé me défiler, comme je le faisais la plupart du temps,
mais pour la sortie d'un nouvel album, cela n'était pas possible.
D'un autre côté j'étais heureux de présenter notre projet commun
avec Lou.
La conférence de presse dura un peu
moins de deux heures, où il avait été question de l'album, de la
sortie future des deux clips qui avait été tourné et qui étaient
maintenant au montage, et bien sûr de notre collaboration avec cette
fameuse Lou Bouvier-Muller. Lorsque notre producteur mit fin aux
questions je ressentit un immense soulagement. Décidément, le jeu
des questions réponses avec les journalistes n'était pas fait pour
moi...
Tous les six nous nous apprêtions à
descendre de la limousine. James avait sorti le grand jeu, avec tapis
rouge et barrières de sécurité. Ces dernières étaient, à vrai
dire, nécessaires, journalistes et fans se bousculaient pour nous
apercevoir. Richard descendit le premier, suivit de Christoph et
Flake. Ollie, qui, comme moi, détestait cet exercice hésita avant
de se jeter dans la fosse au lions à son tour. Je lui emboitait le
pas, Paul, enthousiaste comme à son habitude, derrière moi. Nous
nous prêtons au jeu des photographes qui nous appellent de tout les
côtés. Nous restèrent plus d'un quart d'heure sur le tapis rouge
pour répondre à la demande des fans. Comme mes collègues, je
signais bon nombre d'autographes et fis tout autant de photos avec
les fans criant des « Till, on t'aime ! » et autres
déclarations du genre.
Je fus le premier à enter dans la
galerie. Je la vis là au milieu de la pièce. Elle nous attendait.
Je la trouvai encore plus belle que d'habitude dans une robe bustier
noire courte, toute simple avec un large ruban de satin bleu serrant
sa taille. Elle avait fait boucler ses cheveux qu'elle avait ramenés
sur son épaule gauche. Un maquillage dans les tons sombres mettaient
ses yeux en valeur. Elle portait des escarpins noirs qui donnaient
une longueur vertigineuse à ses jambes. Elle me sourit dès qu'elle
me vit.
- Bonsoir, me dit-elle. Quelle folie
dehors !
- Oui, c'est la règle du jeu pour
nous...
- Salut ma belle ! s'exclama
Richard qui arrivait derrière moi
Il la prit dans ses bras :
- Je suis heureux qu'on y soit enfin,
dit-il
Tout le groupe la salua. Elle semblait
si épanouie, elle était si belle, si désirable.
Les journalistes, une partie de ceux
que nous avions déjà vu l'après-midi se jetèrent à nouveau sur
nous pour poser des tas de questions. Schneider était à mes côtés,
et avec son franc parlé il déclara au journaliste qui s'approchait
de nous que nous avions assez répondu aux questions cette
après-midi :
- C'est à la photographe, l'artiste
de cette exposition qu'il faut s'intéresser ce soir. Vous voyait
c'est la bombe qui est là-bas. Elle se fera un plaisir de vous
répondre... dit-il en le poussant dans la direction de Lou.
Il s'approcha d'elle, un bloc note en
main. Il semblait gêné mais ce fut elle qui engagea la
conversation. Schneider se tourna vers moi :
- Je me demande comment ces types
peuvent poser autant de questions !
- Oui, c'est incroyable, répondis-je.
- Heureusement que Sarah n'est pas
venue ce soir...
- Pourquoi, vous vous êtes disputés ?
- Non, mais parce qu'elle est jalouse
et j'imagine sa réaction en voyant Lou qui est juste...
resplendissante ce soir. Sarah pense que Lou me fait de l'effet, ce
qui n'est pas complètement faut, mais mon amour pour elle est bien
plus fort. Va lui faire comprendre cela...
- Les joies de la vie de couple!
dis-je en riant.
La soirée continua autour de coupes
de champagnes et de petits fours. Lou avait été accaparé par les
journalistes pendant une bonne partie de la soirée. Richard avait
sans doute trouvé la fille avec qui il allait passé le nuit. Ollie
et Paul avaient été rejoint par leurs femmes. Schneider était en
grande discussion avec Steffen. Je restais avec Flake et deux femmes,
sans doute des groupies cachant leur hystérie et qui étaient
parvenues à rentrer dans la galerie, qui nous draguaient
ouvertement. Flake leur faisait le conversation, mais je ne suivait
pas un mot de ce qu'ils disaient, je ne cessais de chercher Lou du
regard.
À un moment Flake et moi nous
retrouvèrent seuls. Il me dit :
- Je ne t'ai jamais vu comme cela.
C'est bien plus que de l'attirance physique.
- C'est une question ?
demandai-je sans chercher à faire semblant de ne pas comprendre de
quoi il parlait.
- Non, une affirmation.
Je ne cherchai pas à me défendre,
Flake était bien trop observateur et intelligent pour me percer à
jour. Et de toutes façons les deux brunes qui nous avaient traqué
toute la soirée étaient de retour.
Une heure trente du matin. Il ne
restait presque plus personne dans la galerie. Les serveurs avaient
remballé le buffet, laissant le champagne, les journalistes étaient
partis, Paul et Ollie étaient rentrés avec leurs chères et tendres
depuis un moment déjà. Flake passait le pas de la porte au bras
d'une des deux filles qui nous avaient tenu compagnie, suivit de prêt
par Richard et sa conquête.
Quoi ! s'exclama Christoph en
s'approchant de moi ? Till non accompagnée en fin de soirée !
Tu es malade ?
- Non, répondis-je simplement.
- Je rentre moi, me dit-il en me
faisant une accolade. On se voit dans la semaine.
-Rentre bien, bonne nuit.
Je cherchais Lou du regard, elle
trinquait avec James à la réussite de ce vernissage. Je les
rejoignis.
- Puis-je trinquer avec vous ?
- Tu oses poser un question pareille !
s'exclame Lou en me tendant sa coupe de champagne.
Elle s'en servit une autre et leva son
verre. James déclara :
- À la réussite de cette
exposition !
- À notre collaboration, dis-je à
mon tour.
- Oui, à ce projet merveilleux qui
est encore loin d'être terminé ! dit Lou en faisant tinter son
verre contre les nôtres.
James avala le sien d'un trait et
dit :
- Mes enfants, je ne veux pas vous
mettre à la porte, mais il est temps que je ferme la galerie.
- Je vais t'aider, dit Lou.
- Non, ne t'en fais pas. Je n'ai qu'à
éteindre les lumières, mettre l'alarme et fermer.
Lou embrassa James sur les deux joues
et le remercia pour tout.
Quelques minutes plus tard nous nous
retrouvions tout les deux dans la rue.
- On va boire un verre quelque part ?
proposais-je.
- À cette heure plus aucun bar ne
doit être ouvert, fit-elle remarquer, je n'aime pas trop les boites
de nuit... On peut aller chez moi, j'ai une bouteille de vodka au
congélateur et on est à dix minutes à pied.
- Je te suit.
Nous marchions en échangeant quelques
mots sur la soirée. Elle me disait aimer marcher dans la ville la
nuit, cela avait quelque chose de magique en effet. Puis nous nous
tûmes. Je sentais parfois son épaule effleurer mon bras, ces brefs
contacts entre nos deux épidermes faisait monter en moi le désir
que j'avais d'elle.
- Tu es très belle.
Les mots étaient sortis de ma bouche
sans le consentement de mon cerveau. Elle me sourit, mais pas un
sourire gêné que l'on fait face à un compliment. Je compris
celui-ci comme un encouragement, une réponse du genre « Alors,
qu'est-ce que tu attends ? ».
Nous étions arrivé en bas de son
immeuble. Nous rentrâmes dans l'ascenseur. Il y avait de la place
pour au moins trois autres personnes mais elle se mit très près de
moi. L'ascenseur commença à monter. Je me tournai vers elle et elle
fit de même. Elle m'embrassa alors passionnément, attrapant mon
visage dans ses deux mains. Je la pris par les hanches la serrant
contre moi. Je voulais qu'elle sente mon désir pour elle.
L'ascenseur s'arrêta, nous ne cessions de nous embrasser. Lou sauta
à mon cou entourant ma taille de ses jambes. Je sortis sur le palier
la guidant jusqu'à la première porte d'appartement que j'aperçu.
-C'est celle d'en face, me dit-elle
entre deux baisers langoureux.
Je traversai le couloir et la plaquait
contre la porte d'entrée. Nous nous embrassâmes encore quelques
secondes puis elle desserra son étreinte, fouilla dans son sac pour
trouver les clefs de l'appartement. Elle me tourna le dos pour
ouvrir. Alors qu'elle tournait la clef dans la serrure je lui
embrassais la nuque et lui caressais les fesses. Elle s'engouffra
dans l'appartement, jetant son sac par terre. Je la pris à nouveau
dans les bras caressant en même temps son dos et sa cuisse. Je
remontait ma main jusqu'à ses fesses qui étaient habillées de
dentelle. Toujours dans l'entrée, dans la pénombre, elle me retira
ma veste et mon tee-shirt sans cesser de m'embrasser. Son souffle et
les battements de son cœur disaient son excitation. Je défis la
fermeture Éclaire de sa robe qui glissa sur le sol. Elle ne portait
pas de soutien gorge. Je caressai un sein. Elle ouvrit ma braguette
et passa sa main dans mon pantalon caressant mon membre qui ne
désirait qu'elle, tout en me rendant des baisers de plus en plus
ardents. Je fus agréablement, cela va sans dire, surpris par ce côté
entreprenant. Elle me sauta à nouveau au cou, et je la portai jusque
dans la pièce qui semblait être le salon. Je la plaquai contre le
mur. Malgré l'absence de lumière je voyais son regard plongé dans
le mien. J'enlevai mon pantalon et mon caleçon, et baissai sa
culotte en dentelle. Je la pénétrait là, contre le mur,
m'agrippant à ses cuisses et ses fesses. Elle gémi légèrement, et
moi également. Elle me regardait dans les yeux caressant ma nuque
avec une main, mon dos avec l'autre. Je faisais des mouvements assez
lents mais profonds. Elle ferma les yeux et bascula la tête en
arrière, murmurant dans un souffle un « oui » en
français.
- La chambre, me dit-elle en indiquant
la gauche avec sa tête.
Je me dirigeais vers le pièce qu'elle
m'indiquait, toujours en elle. Je l'allongeai alors sur le lit, moi
sur elle. Je sentis qu'elle me poussait légèrement. Je m'allongeai
alors sur le dos, elle au dessus de moi. Je pouvais admirer son corps
dans l'ombre, caresser sa poitrine, son dos. Elle maîtrisait les
mouvements de vas et vient qui s'accéléraient petit à petit. Alors
quand je sentis l'orgasme arriver je me levai brusquement, la portai
pour, à nouveau, la plaquer contre le mur. Elle gémit plus fort,
plantât ses doigts dans mon dos, je sentis son vagin se resserrer
encore un peu plus autour de moi, elle s'abandonna. Je jouis.
Nous restions là, moi en elle, encore
quelques instants. Je sentis mes jambes trembler, j'étais épuisé.
Alors je fis deux pas en arrière et nous laissai tomber sur le lit.
Elle resta une minute encore allongée son corps sur le mien, sa tête
contre mon torse. Je fermai les yeux, au bout de quelques secondes je
sentis son corps bouger, elle se releva et m'embrassa
langoureusement. Je lui rendis son baiser. Elle s'allongea à côté
de moi, sa tête sur mon épaule. Et je m'endormis, satisfait et
paisible.
Le lendemain matin je fus réveillé
par le jour qui passait à travers mes paupières clauses. Je restais
un instant les yeux fermés, me demandant si les souvenirs de la
veille n'étaient pas un rêve. Je compris vite que non : les
draps dans lesquels je me trouvaient avaient l'odeur de Lou et
j'entendis de l'eau couler dans la salle de bain. Elle venait de
rentrer sous la douche. J'ouvris enfin les yeux. Je me trouvais dans
une chambre lumineuse aux murs clairs et au mobilier en bois, clair
lui-aussi. Les murs étaient décorés de photos anciennes en noir et
blanc. Des tas de livres recouvraient la table de nuit sur laquelle
je pus voir le réveil qui indiquait onze heures moins vingt.
Je me levai et me dirigeai vers la
salle de main. J'aperçus le corps de Lou à travers la vitre de la
douche embuée. Je la rejoignis. Elle sursauta légèrement en
sentant ma présence et se tourna vers moi. Elle avait de la mousse
dans le cheveux et il restait quelques traces de maquillage sous ses
paupières. Elle me sourit et m'attira à elle sous le jet d'eau
tiède.
« -Bonjour, lui dis-je.
- Bonjour, tu as bien dormi ?
- Très bien. »
Elle caressait mon corps et je
l'embrassai. Nous fîmes une nouvelle fois l'amour ce matin là.
On se trouve ici pour le chapitre suivant.
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