mardi 15 avril 2014

Nur Götter dürfen uns berühren - 2

La première partie se trouve ici.


Je pris une profonde inspiration et commençai à lire.

Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je ressens le besoin d'écrire cette histoire. Elle me semble importante, j'ai le sentiments que quelque chose se joue. Au delà de ça, j'ai besoin dans de réfléchir, de prendre une décision.

Devant cette femme, à bientôt cinquante ans, je découvrais une partie de moi-même, et des choses auxquelles je n'avais jamais cru. Elle est apparu dans une petite robe noire légère qui laissait apparaître ses genoux et ses épaules bien dessinées. Sa peau claire était parsemée de grains de beauté, d'ailleurs ces dernier formaient une ligne dans son dos qui partait d'une épaule vers l'autre. Elle n'était pas très grande. Ses yeux gris en amande éclairaient son visage aux pommettes hautes. Ils étaient emprunts d'une certaine mélancolie qui m'interpela immédiatement. Ses lèvres étaient fines et bien dessinées, et son nez avait un petit défaut à sa base, il avait sans doute été cassé. Ses cheveux blonds avaient des reflets roux qui se révélaient selon la lumière. Ils étaient retenus en un chignons ébouriffés qui laissait des mèches retomber sur sa nuque et autour de son visage. J'étais sous le charme, presque intimidé.
J'ai toute ma vie consommé les femmes, je n'ai jamais été fidèle, je croyais qu'il valait mieux ne pas perdre une occasion et tirer un coup d'avance, en prévision de jours difficiles. C'était tellement facile dans notre métier : les groupies sont une réalité. Je trouvais ce mode de fonctionnement normal : nous voulions baiser, elles voulaient coucher avec leur idole, tout le monde était gagnant. J'avais été marié, plusieurs fois, j'avais des enfants aussi, quatre, avec trois femmes différentes. Les mères de mes enfants je les ai toutes aimé sincèrement, mais il avait toujours manqué quelque chose, la magie, la passion qui est décrite dans les livres. Si bien que je m'étais fait à l'idée que cet amour la n'existait pas. J'étais bien avec une femme, on partageait ce qu'il y avait à partager, jusqu'à ce que cela ne marche plus et que l'on passe à la suite.
Mais quand j'ai rencontré Lou pour la première fois, j'ai deviné que mes convictions sur l'amour et sur moi-même allaient changer.

En réalité je la connaissais déjà, de manière indirecte. Richard m'a souvent parlé d'elle, sa confidente, son amie, sa sœur, comme il disait.
- Pourquoi est-ce que tu ne nous l'a présente pas ? Lui avais-je demander.
- Parce qu'elle habite en France et que l'occasion ne s'est jamais présentée.
- Tu couche avec elle ?
- On a couché ensemble, lorsqu'on s'est rencontré, et cela n'a pas marché comme je l'aurait souhaité. Il n'y a pas eu d'étincelle... »
Cet aveu qu'il avait couché avec elle me rassurait sur mon ami. Franchement, l'amitié homme-femme je n'y croyait que moyennement, d'autant plus de la part de Richard. Leur incompatibilité sexuelle ayant été réellement testée, cette amitié fraternelle entre eux deux me paraissait moins incroyable.
Je l'avais également découverte à travers son travail artistique. Elle écrivait des romans, Richard m'avait offert un exemplaire qui avait été publié en France, j'avais apprécié le peu que j'avais comprit, mon niveau de français étant trop bas pour comprendre la totalité et la subtilité de ses textes. Lou Bouvier-Muller était plus particulièrement connue en tant que photographe et réalisatrice de clips vidéos. Elle avait travaillé pour de nombreuses stars de la musique, notamment Lady Gaga, Marilyn Manson ou encore les Rolling Stones et j'en passe. De manière générale, elle réalisait ses clips comme de véritables courts métrages, le résultat étant toujours un peu dérangeant et sujet à controverse. Lorsque je regardais ses films, je trouvais souvent surprenant que ce soient des productions féminines. Il y avait un je ne sais quoi de brutal qui laissait penser à un travail masculin. Son travail photographique portait cette emprunte mais semblait moins brut, les clichés que j'avais pu admirer dans l'appartement de Richard mélangeaient à la fois réalité froide et sentiments.
- Pourquoi ne pas travailler avec elle ? avait, un jour, demandé Flake alors que Richard nous parlait du travail de son amie.
- Avant de vouloir travailler avec elle, il faudrait déjà qu'on pense à faire un nouvel album, avait souligné Doom avec un ton sarcastique.
- Justement, elle m'a parlé d'un projet qu'elle souhaite mettre en place avec un groupe, avait répondu Richard. Elle souhaiterai nous suivre pendant tout le processus de création d'un album, depuis sa composition jusqu'aux concerts.
- Comment cela « nous suivre » ? avait demandé Ollie.
- Un reportage photos en quelques sorte, expliqua Richard 
À cette première évocation du projet, tout le monde avait été enthousiaste, mais nous n'étions pas encore prêts pour nous mettre à travailler sur un nouvel album.

Quelques mois plus tard, lors d'un week-end que nous avions organisés avec nos famille dans l'immense maison de Richard au bord de la mer, ce dernier nous annonçait avec joie que Lou venait s'installer à Berlin pour y vivre. De notre côté, depuis quelques semaines, nous commencions à parler d'un projet musical. La collaboration avec Lou Bouvier-Muller était de nouveau revenu dans la conversation. Quelques temps plus tard, Richard nous la présenta enfin, et c'est là, dans notre studio que je suis tombé sous le charme de cette jeune femme, plus jeune que ma fille ainée, soit dit en passant.
Elle plue tout de suite, à tout le monde. Elle avait un très grand sens de l'humour. Et son petit accent et les quelques fautes d'allemand qu'elle commettait lui donnait un petit quelque chose. Elle voyait cette future collaboration artistique comme un échange.
- Je suppose que vous avez beaucoup de choses à m'apporter, avait-elle dit en nous présentant son projet.

 Elle allait nous suivre pour faire une sorte de reportage photos et vidéo pendant que nous allions composer et enregistrer notre album. Elle ferait de même plus tard pour la préparation de la tournée et les concerts. Notre manager ne voulait pas que la collaboration s'arrête à ce projet photographique, il souhaitait que Lou réalise les futurs clips. Elle accepta.




La suite ? C'est par .

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