mercredi 16 avril 2014

Nur Götter dürfen uns berühren - 3

La partie précédente se trouve ici.


Till évoquait ici le printemps 2007. Onze années écoulées, déjà. Cette rencontre au studio avait été tellement stressante pour moi. J'avais tellement envie que nous travaillions avec Lou. Celui qui me faisait le plus peur c'était Schneider, il fallait toujours avoir des arguments convaincants, et il se montrait encore plus intransigeant lorsque l'idée venait de moi. Mais le travail de Lou avait réussit à les convaincre, tous. Ollie avait été bluffé par les clichés et convaincu avant même de la rencontrer.
C'était à lui que j'avais parlé de Lou en premier. Bizarre quand j'y pense, nous n'étions pas forcément les meilleurs interlocuteurs lorsqu'il s'agissait de parler de femmes. Parce qu'au début, il croyait que je parlais d'une énième conquête. Nos modes de vie étaient en totale opposition. Ollie était l'incarnation de la stabilité, en couple avec Alysson depuis des années il n'avait nullement envie de gâcher son bonheur dans les bras d'autres femmes. J'avais été tellement surpris lorsqu'il m'avait sorti alors que je lui parlais de Lou:
- Est-ce encore un coup de foudre dont tu es souvent victime ? Je suis halluciné de toutes ces histoires passionnelles qui durent quelques semaines ou quelques mois. Richard tu es un vrai collectionneur de femme mais dans le genre romantique, parce qu'à t'écouter il se passe à chaque fois quelque chose de magique !
J'aurais franchement pu me vexer. Mais j'étais trop surpris par sa manière aussi explicite de dire les choses. Il avait tendance, en temps normal, à mettre les formes lorsqu'il avait des avis à formuler. Ça allait avec son caractère discret, il ne voulait pas faire de vague. Quoi qu'il en soit, ce jour là il se lâchait. Il continua :
- En même temps, le fait que tu me parles de cette fille, à moi, me laisse penser que c'est autre chose.
Je souris.
- Oui, c'est autre chose, répondais-je. Pas de coup de foudre cette fois-ci. C'est assez bizarre d'ailleurs. Lorsque je l'ai rencontré j'ai eu l'impression de retrouver une partie de moi-même. On s'est sentit instantanément à l'aise l'un avec l'autre. Ce qui m'a mis en confiance c'est qu'elle ne m'a pas vue comme les autres me perçoivent. Elle a su d'emblée ce qu'il y avait sous mes apparences qui, j'en ai bien conscience, sont assez exaspérantes. J'avoue que tout cela me déstabilise. Je n'ai jamais regardé une femme avec ses yeux là.
Je crois que la relation que j'avais avec Ollie changea à ce moment là. Il savait très bien qui j'étais sous mes cheveux gominés et mon vernis à ongles, mais je crois que c'était la première fois que je me révélais à lui complètement nu. Les relations amicales avec lui et les autres membres du groupe étaient en général des échanges virils. J'entends pas là qu'il est rarement question de sentiments explicitement formulés. Si la compréhension est totale, elle reste toujours silencieuse.
Ollie s'intéressa donc à Lou, me posant des questions sur elle, son métier. J'expliquai qu'elle était déjà une jeune photographe reconnue dans le milieux et une réalisatrice de clips vidéos très prometteuse. Le mot « photographie » fit naître une petite flamme dans son regard. C'est là que je sortis un paquet de mon sac et lui tendis :
- C'est un petit cadeau pour toi.
- Et en quel honneur, avait-il demandé, surpris.
- Ollie ! M'exclamai-je. On n'a plus le droit de faire un cadeau à un pote, juste comme ça, sans raison particulière ?
Il eu un petit rire et déchira le papier. Sous verre, un cliché réalisé par Lou. Lorsque je l'avais vu chez elle j'avais tout de suite pensé à Ollie. Il restait là , regardant la photo, le visage impassible, comme d'habitude.
- Alors ?
- Je ne sais pas trop comment formuler ce que je ressens, mais je peux te dire que j'adore ce cliché.
Il avait voulu voir d'autres travaux de Lou, je l'emmenai chez moi pour lui montrer les quelques photographies que j'avais dans mon salon. Quand j'émis l'idée que le groupe pourrait travailler avec elle, il me dit que ce serait une erreur de ne pas le faire.

Dans son sommeil Adam poussa un petit gémissement, me tirant de mes pensées. Je décidai d'appeler Ollie, histoire de prendre des nouvelles.



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