vendredi 9 mai 2014

Nur Götter dürfen uns berühren - 8

La fiction commence ici et la partie précédente est .

J'avais eu Lou au téléphone ce jour là, je n'eus pas besoin de demander quoi que ce soit, j'avais compris. J'avais vu depuis des mois les regards qu'elle avait pour Till, et les regards que lui posait sur elle aussi. Je me demandais bien jusqu'à quand cela allait tenir. Ça avait tenu, beaucoup plus longtemps que je n'aurais pu le penser. Alors quand Schneider m'avait dit qu'en partant du vernissage il ne restait plus que Lou et Till à la galerie... Puis le lendemain, au téléphone, le ton de son « Hallo » était un véritable aveu. Les gens pense toujours que je manque de perspicacité, que je suis un peu lourd. Mais vraiment, je lisais en elle, parfaitement. Et elle aussi lisait en moi.
- Tu as deviné, avait-elle simplement affirmé après lui avoir dit bonjour.
- Oui.
Je l'entendis sourire à l'autre bout du fil.
Je n'ajoutai rien de plus sur le sujet, mais j'étais mort de trouille à l'idée que Till puisse la faire souffrir. J'essayai de me raisonner, que ce n'était qu'une histoire de sexe, pour le moment en tous cas. Alors oui, ce soir là, je m'étais fait la promesse de ne rien dire à Till, mais les effets de l'alcool me délièrent la langue.
« Ne lui fait pas de mal »
Je savais bien le mal qu'il se feraient. Je les connaissais trop bien tous les deux. Je ne savais pas encore comment cela allait arriver. Je ne du pas attendre très longtemps. Quelques semaines après le vernissage me semble-t-il.
Leur relation était restée secrète, enfin presque. Seuls Flake et moi étions au courant. Les autres étaient loin de se douter. Rien n'avait changé dans leurs comportement à tous les deux. Pourtant ces quelques semaines ils ne s'étaient pas quittés, ou presque.

Lou bougeât brusquement dans son sommeil. Elle passât une jambe par dessus la couette et prononça quelque chose en français. Je souris. Depuis que je la connaissais je l'avais toujours entendue parler dans son sommeil. Un fois même elle avait fait une crise de somnambulisme. Quand elle cessât de s'agiter je repris ma lecture.


- Till, je dois quitter l'Allemagne pour quelques temps, m'annonça Lou. J'ai des tournages prévus en Californie...
Je compris immédiatement que c'était le moment où on été jeté du Paradis, où les problèmes allaient commencer. Je connaissais mes points faibles. Lorsque Lou ne serait plus là, ce serait la porte ouverte aux autres femmes. Bien sûr je ne voulais pas la blesser, j'étais plein de bonne volonté, mais mes démons me rattrapaient toujours et s'engouffraient dans la faille.
- Je serai de retour avant le début des répétitions pour la tournée.
Elle avait déjà fait ses valises qui étaient posées dans le salon. Elle vint s'assoir sur mes genoux, passa ses bras autour de mes épaules et posa sa tête dans le creux de mon cou. Pendant le demi heure qui suivi je l'aimai comme si elle partait pour toujours, car je savais que plus rien se serait pareil à son retour.

Cela faisait deux semaines que Lou était partie, quant à moi j'avais rejoint ma maison à L., la ville m'insupportait. Je n'avais plus rien à faire à Berlin, Lou n'y était plus et les répétitions avec le groupe ne commenceraient que dans un mois.
J'étais assis à mon bureau entrain d'écrire quand j'entendis les pneus d'une voiture crisser sur les graviers de la cours. Je regardais l'heure : dix-neuf heures trente-deux. J'allais ouvrir en me demandant qui pouvait bien venir me voir. Quelle ne fut pas ma surprise en voyant Petra sur le pas de la porte.
J'avais eu une relation de plus de presque cinq ans avec elle. J'avais même déclaré à la presse que c'est avec elle que je voulais vieillir, qu'elle m'avait fait changé, que j'étais devenu fidèle... Puis je suis partie en tournée avec le groupe, et évidement je n'avais pas pu résister. Ça c'était plutôt mal terminé : j'avais fini par la trouver insupportable au quotidien, alors, un soir où elle me prenait la tête pour je ne sais plus qu'elle stupidité je lui avait avoué mes infidélités. Ce n'était pas une véritable révélation Petra le savait déjà, mais comme personne en parlait c'est comme si ça n'existait pas. Mais une fois les choses dites... Elle avait fait ses valises.
Aussi étonnant que cela puisse paraître j'étais heureux de la voir ce soir là. Je n'aurais pas supporté de passer une soirée seul, encore. Petra était grande et pulpeuse, avait les cheveux blond platine, et les yeux noisette.
- Salut, me dit-elle.
- Comment sais-tu que je suis ici ?
- J'ai rencontré Schneider cette semaine à Berlin, c'est lui qui me l'a dit.
Christoph ne le savait pas, mais il m'avait tendu un piège qui se refermait déjà sur moi. Je savais que je n'allais pas résister à Petra. J'étais sans nouvelles de Lou depuis quelques jours, elle ne répondait pas à mes appels ni à mes messages. La mélancolie qui me poursuivait toujours un peu m'avait envahie à nouveau.
Petra et moi ne mirent pas longtemps à nous retrouver à baiser dans ma chambre. Nous faisions l'amour non comme des amants qui se retrouvent, mais comme un vieux couple qui se connaissait par coeur, sans passion, mais plutôt dans une étreinte rassurante.

Deux semaines encore et Petra était là pratiquement tous les jours. Elle était en pause entre deux tournage, ce qui lui laissait tout son temps libre. J'étais toujours sans nouvelles de Lou, mais je trouvais que finalement cette situation était plus simple. Je n'avais pas à gérer la nouveauté des sentiment que j'avais pour elle. D'autant que rien n'avait été clair dans notre relation. Il n'avait jamais été question de sentiments, mais plutôt de sexe, du sexe comme je ne croyait pas qu'on pouvait le découvrir à mon âge. Les sentiments je les avais mais je faisais comme s'ils n'existaient pas, attendant, peut-être, un signe de sa part sur ce terrain là.
Mon téléphone sonna, c'était Richard :
- Till ? Ca va ?
- Oui, et toi ?
- J'ai des nouvelles de Lou, elle a eu un petit accident de voiture aux États-Unis...
- Quoi ?
- Ne t'inquiète pas elle n'a rien de grave, mais son téléphone a été cassé, elle n'a plus aucun numéro. C'était simplement pour te tenir au courant.

Je savais que Lou était de retour à Berlin. J'avais son nouveau numéro, mais j'étais trop lâche pour l'appeler. Elle fut plus courageuse que moi :
- Allô Till ? C'est Lou.
- Bonjour.
- Je suis de retour...
Blanc. Je ne su que répondre. J'étais gêné.
- Richard m'a dit m'a parlé de Petra...
Richard m'avait été d'une grande aide sans le savoir, je ne sais pas si j'aurais été capable de parler de Petra à Lou.
- Oui. Elle s'est installée chez moi...
- Je suis heureuse pour toi. J'espère que les choses marcherons pour vous...
Elle avait dit cela avec une sincérité déconcertante. Elle n'était pas en colère, ne semblait pas blessée. J'avais vu juste, pour elle c'était juste une histoire de cul. Dieu merci d'avoir eu la bonne idée de refouler mes sentiments naissants. Au fond j'avais mal, mais comme d'habitude je me mentais à moi-même...
- On se voit la semaine prochaine pour le shooting, dit-elle.
- Oui. À bientôt.

 Je raccrochais. Je crois que j'aurais fracassé le mur en face de moi si je ne m'étais pas retenu. Pourquoi ne s'était-elle pas mise en colère ou à pleurer ? Sa réaction était inacceptable ! J'avais mal, tellement mal au fond. C'est cette douleur si particulière qu'on ressent quand on est contraint de tourner la page alors qu'on en a pas vraiment envie. Si seulement elle m'avait dit quelque chose, montré de la jalousie, de la peine, j'aurais immédiatement viré Petra je crois.


La suite ? Ça se passe par .

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