jeudi 22 mai 2014

Nur Götter dürfen uns berühren - 13

Le chapitre 12 est par , et la fiction commence ici.


J'avais fini par m'endormir sur le canapé, l'enfant contre moi. C'est Lou qui me réveilla alors que la lueur de l'aube passé à travers les rideaux du salon. Lou souriait. Adam n'avais pas bougé et dormait toujours à points fermés.
- Ça va ? Demanda-t-elle.
- Oui.
Le manuscrit de Till était tombé sur le tapis. Elle le ramassa, caressant brièvement du bout des doigts les lignes d'écriture. Puis elle posa la cahier sur la table basse.
- Je n'ose pas bouger, dis-je, j'ai peur qu'il se réveille.
- Il ne va pas tarder à réclamer à manger de toute façon.
Elle embrassa la joue rebondie de son fils puis déposa ses lèvres sur mon front. Alors qu'elle se penchait vers moi, sa nuisette laissa entrevoir ses seins. Je fermai immédiatement les yeux parce que je sentais déjà des picotements dans mon bas ventre.
Alors qu'elle préparait le petit déjeuner dans la cuisine Adam se réveilla. Il pleura à peine, réclament qu'on le nourrisse. C'est Lou qui lui donna le biberon en même temps que nous déjeunions.

Quelques heures plus tard, nous arrivions dans la cour arborée de la clinique où se trouvait Paul. Je portais l'enfant, Lou marchait devant. Il faisait déjà chaud en cette fin de matinée, mais l'atmosphère était agréable sous les feuillages des chênes et des platanes. Paul était toujours assis sur le même banc, un livre ou le journal à la main. Mais je fus surpris de le voir avec sa guitare ce matin là. Lou aussi, elle se retourna vers moi avec un grand sourire avant d'accélérer le pas pour rejoindre Paul. Le visage de ce dernier s'illumina quand il la vit. Il posa sa guitare sur le banc et se leva pour la serrer dans ses bras.
- Ce que je suis content de vous voir, dit-il.
- Et moi alors ! Et te trouver là une guitare à la main, ça me fait tellement plaisir.
Pour toute réponse il se contenta de sourire. Il se tourna alors vers moi, me donnant une tape sur l'épaule pour me saluer.
- Salut Richard.
Je le saluait et lui tendis Adam. Paul le prit délicatement dans ses bras et posa un baiser sur son front.
- Salut toi, dit-il. Ce que tu as grandit depuis la dernière fois. Tu ressemble de plus en plus à ton papa.
Adam souriait et gazouillait dans les bras de Paul.
- Tu as l'air en forme, dit Lou.
- Oui, je vais mieux. Si cela continu comme cela je serait sorti d'ici deux à trois semaines.
- Ça c'est une excellente nouvelle ! m'exclamai-je.
Il sourit, pas du sourire triste auquel il nous avait habitué depuis quelques mois, pour garder la face. Mais de son sourire d'avant, avec ses yeux pétillants, sa malice et sa bonne humeur qui éclairait la pièce dans laquelle il entrait. Puis il se tourna vers Lou :
- Et toi, comment vas-tu.
Elle sourit, mais ses yeux à elle restaient toujours mélancoliques.
- J'ai recommencé à faire des tournages et ça me fait du bien. Puis, il y a Adam, je me dois d'être forte pour lui... Et heureusement que Richard est là, je ne m'en sortirais pas sans lui.
Elle s'arrêta quelques secondes avant d'ajouter :
- Till me manque toujours terriblement...
Une larme glissa sur sa joue. Paul me donna le bébé pour prendre Lou dans ses bras.
- Il me manque à moi aussi, lui dit-il dans le creux de l'oreille, mais je te promets que ça va aller. On est une famille, on est là les uns pour les autres et c'est tout ce qui compte.

Un peu plus tard Lou était partie changer le bébé. Nous nous retrouvions tout les deux. Je regardais sa guitare et il me dit :
- Quand le médecin m'a dit que je pourrai sortir d'ici quelques semaines, je me suis dit qu'il fallait que je m'y remette. Je ne m'en était pas rendu compte mais cela m'avait manqué. La musique, c'est toute notre vie, non ?
- Oui, dis-je en souriant.
Alors je lui racontait la conversation de la veille que j'avais eu avec Flake et Schneider.
- Tu n'as pas l'air convaincu, dit Paul une fois que j'eus terminer de lui raconter ce projet de reprendre Emigrate.
- C'est pas que je ne sois pas convaincu, répondis-je, mais je me demande si ce n'est pas trop tôt. Je sais que se remettre à composer est la meilleure chose à faire, mais je dois bien avouer que l'idée de se retrouver seulement à cinq me fait flipper.
- Oui, je comprends. Moi aussi ça me fait peur, mais que pouvons-nous faire d'autre ? Flake à la peinture, Ollie la photo, mais nous deux, et Schneider, qu'est-ce qu'il nous reste ? Sans projet que va-t-on devenir ?
- Je n'en sais rien Paul...
- Je vais te le dire ce qu'il va se passer : j'aurais passer des mois ici pour rien, parce que je vais me remettre à boire, par ennui. Et ça je ne veux pas, j'ai trop souffert, j'ai failli perdre Bianca, je me suis éloigné de mes enfants... Je veux me battre maintenant, j'ai repris des forces et je commence à faire le deuil de Till, de Rammstein. Mais sans projet, sans musique, je n'y arriverai pas. Bien sûr que j'ai peur moi aussi qu'on se retrouve tous les cinq à contempler la sixième place restée vide. Mais bordel, on est soudés, en plus de vingts ans on en a traversé des tempêtes, et on les a toujours surmonté ! Puis je vais aussi te dire une chose, qu'on le veuille on non, on est en partie responsable de Lou et d'Adam. Je vois bien dans ses yeux à quel point c'est difficile pour elle de surmonter cette perte. Pourtant elle s'est remise au travail, elle veut aller de l'avant, sortir la tête de l'eau. Nous devons l'aider et nous l'aiderons en faisant des projets nous aussi.
Je ne m'attendais pas le trouver si revandicateur. Il avait de la rage au fond du cœur, une rage de vivre, de s'en sortir. Il reprit :
- Tu sais, quelques semaines avant sa mort, Till m'a dit : « Je ne veux pas vous mettre le pression, mais vous avez intérêt à ne rien lâcher les mecs. ». Je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire. « La musique : n'abandonnez pas, c'est ce qui nous a sorti des petite vies insipides qui nous étaient promises. C'est ce qui nous a toujours guéri ». Richard, je me souviens de sa phrase au mot prêt. Tu sais très bien que je ne crois pas au fait qu'il puisse encore nous entendre ou nous voir de là où il est, c'est des conneries, quand on est mort, on est mort, c'est comme ça. Mais j'ai besoin de tenir ma promesse, et j'ai besoin de vous quatre pour m'aider à la tenir.
- On la tiendra cette promesse Paul, je te le garantis.


La fiction se poursuit ici.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire