jeudi 22 mai 2014

Nur Götter dürfen uns berühren - 14

On click ici pour lire le chapitre précédent, et pour le début du récit. 


C'était une after de plus, avec son lot d'alcool, de drogue et de groupies. Notre repos du guerrier était assuré après chaque concert, et ce depuis des années. Cela était rassurant, à l'approche de la cinquantaine, de pouvoir se taper des minettes dont les plus âgées avaient à peine trente ans. Je dis « nous », mais je devrait plutôt dire Richard et moi. Les autres ne voulaient pas gâcher leur bonheur en trompant leurs femmes avec d'autres dont on ne se remémorait ni les noms ni les visages.
Une fois de plus, Lou avait voulu resté. Elle avait rangé son appareil photos et discutait une fois encore avec Ollie. Comme d'habitude cela m'exaspérait... J'avais d'ailleurs pas mal déconné un soir ou j'avais bu un verre de trop... Enfin, bref. J'avais sur les genoux une brune pulpeuse avec une poitrine plus que généreuse emballée dans un chemisier deux fois trop petit. Elle ne faisait que parler, mais je ne l'écoutais pas, j'étais rassurer de ne pas avoir à passer la nuit seul.
C'était toujours le même scénario après les concerts : je ramenais une fille à l'hôtel et je lui faisait l'amour dans le noir en pensant à Lou. Mais à chaque fois c'était la même frustration. Ces filles ne pouvaient même pas donner l'illusion de ce que j'avais ressentie avec Lou. Malgré cela, je rejouais le même film tous les soirs.
La brune était partie remplir nos verres, et je me retrouvais seul un instant. Lou vint me taper sur l'épaule :
- Till, je rentre à l'hôtel.
Je restais hébété : depuis des semaines Lou ne m'adressait la parole que pour des raisons professionnelles et elle ne m'avais jamais tenu au courant de ses agissements. Elle perçut ma surprise et sourit légèrement :
- Au cas ou Richard demanderait où je suis passée. Je l'aurais bien prévenu moi-même mais il est trop occupé pour le moment...
Je tournai les yeux en direction de Richard : il était en compagnie d'une jolie blonde, et leurs lèvres ne semblaient pas vouloir se décoller. Je me tournai vers Lou pour lui dire bonne nuit, mais on se mit à crier derrière elle:
- Non mais pour qui elle se prend celle-la !
C'était la brune qui arrivait une bouteille à la main. Elle croyait que Lou venait de rafler sa prise de la soirée. Tout s'enchaina rapidement. Lou se tourna et la brune lui fracassa la bouteille qu'elle tenait sur la tempe. Je me levai d'un bon. Lou, en tombant, s'assomma sur une table basse. Je compris immédiatement qu'elle avait perdu connaissance. La brune se jeta sur elle, lui donna des coups de pieds dans les côtes et le ventre. Les gens autour essayaient de maîtriser la furie. Je me jetai sur le corps inerte de Lou.
Elle saignait abondamment au niveau de l'oreille gauche. Elle ne répondit pas à mes appels. Je la pris dans les bras et me dirigeai vers la sortie. Un de nos chauffeurs attendait à l'extérieur. Je lui hurlai de nous conduire à l'hôpital le plus proche. Je m'assis à l'arrière, Lou allongée sur les sièges, sa tête entre mes mains. Sa respiration sifflait et un filet de sang coulait de sa bouche.
Le trajet jusqu'aux urgences me paru interminable. J'avais peur pour cet être que je tenais dans mes bras et que j'aimais de toutes mes tripes. Je passai une main sur mon visage. Il était humide. Je pleurais.
Nous arrivions enfin. Le chauffeur couru m'ouvrir la portière et je m'engouffrai dans le hall des urgences, Lou dans les bras. Puis les choses m'échappèrent. Elle fut prise en charge par le personnel soignant qui l'installèrent sur un brancard. Ils la dirigèrent dans les couloir, je les suivais. Ils se dirigèrent dans une salle mais une infirmière me barra le passage. Elle me demanda ce qu'il s'était passé. Je lui racontai l'agression. J'essayais toujours de rentrer dans la salle d'examen.
- Calmez-vous monsieur !
- Je dois savoir comment elle va, dis-je dans un souffle.
- Si vous vous éloignez de cette porte je vais pouvoir entrer et prendre des nouvelles. Je reviendrai vous dire ce qu'il en est.
Je me calmai et lui demandai de revenir le plus vite possible. Elle du s'absenter cinq minutes tout au plus. J'étais comme un lion en cage. Je compris mon trouble au moment où je me rendis compte que j'étais entrain de prier... Dans ma tête, je demandais à je ne sais qui ou je ne sais quoi de faire qu'elle aille bien. Pathétique.
L'infirmière revint :
- Elle a reprit connaissance. Ses blessures à la tête sont superficielles. Elle a des côtes cassées et un de ses poumons est légèrement touché. Le chirurgien de garde l'attend au bloc pour le suturer. Pour l'instant elle est au scanner afin que l'on vérifie qu'il n'y a pas de traumatisme crânien.
- Est-ce que l'opération qu'elle doit subir est lourde ?
- Non, ce n'est pas une intervention invasive.
- Et sa tête ?
- Il faut attendre le résultat du scanner...
Elle me dit de me rendre en chirurgie, au cinquième étage.
Dans l'ascenseur je consultai mon téléphone. Vingt-trois appels en absence de Richard. Je le rappelai. Il était complètement paniqué et je tentai de le rassurer. Je lui donnai le nom de l'hôpital et lui dit de me rejoindre au service de chirurgie.
À cette heure tardive les couloirs étaient presque vides. Je trouvais une infirmière au bureau d'accueil, elle me dit que Lou était encore en service de radiologie, elle devait être transférée d'une minute à l'autre. J'appris que l'intervention durerai entre trente et quarante-cinq minutes. Il fallait attendre désormais.
Assis dans la salle d'attente j'essayé de me repasser les évènements de la soirée. J'avais l'impression de sortir d'un mauvais rêve. Richard arriva, il était paniqué. Je tentai de lui redonner les informations que le personnel soignant m'avait transmises. Nous attendions là, en silence, Richard assis sur une chaise, moi faisant les cent pas. Les minutes s'écoulaient comme des années.
Un homme en pyjama vert arriva, c'était le chirurgien. L'opération s'était bien déroulée, la lésion au poumon était minime, Lou allait s'en remettre très vite. Elle n'avait pas non plus de traumatisme crânien. Elle était en salle de réveil et elle serait installée dans une chambre d'ici deux heures.
Si d'une part j'étais soulag, une culpabilité immense m'envahit. Quand Richard se mit à parler, je compris que ce sentiment été partagé.
- Voilà ce que ça donne nos conneries ! Il fallait bien qu'un accident de ce genre finisse pas se produire. Ces folles de groupies sont si imprévisibles. Pourquoi a-t-il fallut que ce soit Lou...
Sa voix fut étouffée par un sanglot. Richard, mon Richard en train de pleurer ! Je crois que c'est à cet instant que j'ai vraiment compris cette relation d'amitié, cet amour fraternel qu'il ressentait pour Lou. Je lui posai une main sur l'épaule afin de le réconforter.
Une infirmière arriva. Lou allait être installée dans une chambre du service. Elle nous dit aussi qu'il serait utile que l'un d'entre nous lui apporte des affaires. Je ne comprenais pas.
- Votre amie va devoir rester à l'hôpital quelques jours, dit l'infirmière. Elle aura besoin de vêtements de rechange et d'affaires de toilette.
Richard ne voulait pas quitter l'hôpital. Il me donna la clef de sa voiture afin que je puisse me rendre à l'hôtel récupérer ce qu'il fallait.

Alors que je conduisais, une immense lassitude s'empara de moi. Chaque mouvement me coutait et je ressentais des picotement dans le yeux. Les rues étant désertes, j'arrivai très vite à l'hôtel. Il me fallut quelques minutes pour négocier la clef de la chambre de Lou, Dieu merci, la personne à la réception était compréhensive... Je passais d'abord dans ma chambre prendre une douche et me changer histoire de faire disparaître un peu la fatigue.
Je me trouvais devant la porte de la chambre de Lou. J'enfilai la carte dans le lecteur, pris une inspiration et entrai. J'étais franchement gêné de devoir manipuler ses affaires, je me donnais l'impression d'être une espèce de pervers. Je commençai par la salle de bain réunissant le nécessaire dans la trousse de toilette posée près du lavabo. Je pris aussi deux serviettes de toilette de l'hôtel. Je vidai la plus petite de ses deux valises. Son odeur émanait de tous ses vêtements et cela me procura une sorte d'ivresse. Je restais un instant sans bouger ne sachant que prendre. Je supposai que des vêtement confortables seraient appropriés et je trouvai un survêtement. J'ajoutai un jean et quelques tee-shirts. Je cherchai un pyjama et parvins à mettre la main sur quelque chose en coton, de pas trop sexy. Je touchai alors du bout des doigts sa lingerie. J'étais partagé entre la gêne et le plaisir du voyeur. C'est le plaisir qui l'emporta, créant une tension en bas du ventre. Je me sortis rapidement de mes rêveries et pour prendre ce dont elle aurait besoin en évitant soigneusement la dentelle et autres éléments trop échancrés. Je finis par ranger tout cela dans la petite valise et partis.
Dans la voiture, je regardais mon portable. Il était bientôt trois heures du matin et Richard m'avait envoyé un message : « Chambre 547 ».
Au cinquième étage de l'hôpital, la chambre 547 était ouverte. Richard était à l'intérieur, il dormait sur un fauteuil. Lou n'était pas encore là. Je déposais la valise dans un coin de la pièce et m'assis sur une chaise. Richard ouvrit les yeux.
- Tu es là depuis longtemps ?
- Je viens juste d'arriver.
Du bruit se fit entendre dans le couloir. Un brancardier et une infirmière installèrent Lou dans la chambre. Elle avait les yeux ouverts mais semblait absente. Ce n'est qu'une fois que le personnel nous avait laissé qu'elle remarqua la présence de Richard qui s'était approché à son chevet. Elle lui sourit.
- Lou, on a eu tellement peur, lui chuchota-il en caressant ses cheveux.
- Moi je ne me suis rendue compte de rien, répondit-elle avec un sourire fatigué.
Elle avait du mal à garder les yeux ouverts, à cause de l'anesthésie. Richard lui parlait doucement et elle acquiesçait par de petits mouvements de tête sans ouvrir les paupières.
Je l'observais. Elle avait une blessure sur la tempe gauche qui s'étendait jusqu'à l'arrière de son oreille. Le premier point de suture était à quelques centimètres de son œil. Sa pommette droite était légèrement gonflée et bleue et une cerne violette dessinait un coquard sous son œil. Un cathéter était planté sur le dos de sa main gauche, relié à une poche par un tuyau en plastique.
Richard lui dit que c'était moi qui l'avait conduit à l'hôpital.
- Où est-il maintenant ? demanda-t-elle.
- Juste ici.
Elle souleva ses paupières et croisa mon regard.
- Merci, dit-elle avant de refermer les yeux. Après un silence elle ajouta : Les deux hommes qui comptent le plus pour moi son à mon chevet... Que demander de plus ?
Je fus littéralement scotché par ce qu'elle venait de dire. Richard se rendit compte de mon malaise et me regarda avec insistance avant de dire à Lou :
- Repose-toi, on va aller prendre un café.
Il se leva et me fit signe de le suivre dans le couloir.
- Ne fait pas cette tête, me dit-il.
- Quelle tête ?
- Celle-là.
Je ne répondis rien. J'attendais de voir où il voulait en venir, même si je savais très bien que cela avait un rapport avec ce que Lou venait de dire.
- Elle est amoureuse de toi, déclara-t-il.
- Non, c'est l'anesthésie, elle est un peu shootée et elle ne se rend pas compte de ce qu'elle dit.
- Elle t'aime depuis le début.
- Ne dis pas de connerie !
- Écoute Till, s'emporta Richard. À son retour des tournages aux États-Unis, j'ai du la ramasser à la petite cuillère quand elle a su que tu étais retourné avec Petra.
Je ne pouvais pas croire ce qu'il disait là, Ça n'avait aucun sens ! Je pensai à haute voix :
- Elle a montré tellement d'indifférence à cela. Elle m'a souhaité d'être heureux avec Petra. Et ça m'a blessé putain !
- Tiens donc, toi blessé ! Je croyais que c'était juste une histoire de cul...
- Non, c'était bien plus... Et sa réaction m'a fait mal putain !
Je n'arrivais pas à réfléchir ni à croire Richard. Je pris mon visage dans mes mains. Il se mit à rire. Je pensai qu'il perdait les pédales, mais il dit :
- Votre situation est tellement drôle !
- Je ne vois pas en quoi...
- Vous vous rendez malheureux parce que vous avez été incapables de vous dire ce que pour ressentiez l'un pour l'autre. Tout cela parce que tu es trop fier et qu'elle est autant orgueilleuse que toi !
Je me mis à rire moi aussi, Je n'étais pas sûr de comprendre, j'avais l'impression de devenir fou. Je ne sais pas si c'était la fatigue, le choc de la révélation que Richard venait de me faire, ou si c'était simplement parce que j'étais malheureux. Je me laissai glisser contre le mur pour m'assoir par terre, la tête dans les mains. Je riais. Richard s'assit à côté de moi et me posa une main sur l'épaule. J'avais honte de me laisser aller de cette manière surtout devant témoin. Je parvins finalement à me calmer. Au bout d'un moment, Richard finit par rompre le silence :
- Je ne sais pas ce que tu comptes faire, je suppose que tu ne le sais pas toi même... Jure-moi simplement que tu ne révèlera pas notre conversation à Lou. Elle me tuera sinon...


J'avais repris mes esprits. J'essayais de le convaincre de rentrer à l'hôtel pour dormir quelques heures. Je veillerai sur Lou pendant son sommeil, elle aurait besoin de lui à son réveil.
- Je ne pense pas qu'elle ai envie de te voir avec une tête pareille.
Il accepta de rentrer. Je retournai dans la chambre. Lou dormait profondément. Je m'assis à côté d'elle et la regardais un moment en lui caressant doucement la main. Je finis par m'endormir, la tête posée sur le drap.
Il me semblai que je venais juste de fermer les yeux quand la voix de Lou me réveilla :
- Till ? Till, réveille toi...
Je redressai la tête et ouvris les yeux. Ma nuque était douloureuse. Le jour pointé déjà à travers les stores.
- Bonjour, dis-je
- Salut...
Elle avait de petits yeux. Le bleu sur sa joue et son coquard étaient plus sombres. Je la trouvai belle malgré cela.
- J'ai deux services à te demander, dit-elle.
- Je t'écoute.
- D'abord... elle hésita. Je crois que le sang ne circule plus dans ma main, dit-elle en baissant les yeux sur son bras se trouvant de mon côté.
Je baissai mon regard sur sa main. Je la serrais dans la mienne. J'avais du la prendre dans mon sommeil. Je la lâchai, gêné.
- Excuse-moi...
- Ce n'est rien, dit-elle visiblement gênée elle aussi.
- Et le second service ? Demandai-je précipitamment pour changer de sujet.
- Pourrais-tu m'aider à me lever. Je ne vais pas y arriver toute seule, j'ai trop mal au côté.
- Te lever pour faire quoi ?
- Devine.
- Excuse-moi, ce que je peux être con parfois...
Elle redressa le dossier du lit à l'aide de la télécommande posée à son chevet. Elle était désormais droite. Je m'approchai pour l'aider. Elle passa son bras autour de mon cou. Nous étions presque joue contre joue. Elle sentait la Bétadine. Je la sentis retenir son souffle et je l'aidai à se redresser. Elle poussa un petit gémissement de douleur.
- Ca va ? demandai-je.
- J'ai eu des jours mieux...
On recommença l'opération afin qu'elle puisse se mettre debout.
- Tu n'as pas la tête qui tourne ?
- Non, c'est juste que j'ai mal...
Elle commença à marcher doucement s'appuyant sur le support pour les perfusions. Je restai à côté d'elle. Je lui ouvris la porte de la salle de bain.
- Je crois que je vais me passer de ta compagnie pour ce que j'ai à faire...
Je ris. Elle entra dans la petite pièce et appuya sur l'interrupteur. Elle se figea. Le miroir accroché au mur en face lui renvoyait sa propre image. Son regard s'assombrit, ses yeux devinrent humides, mais elle ne pleura pas. Elle était en colère.
- Elle ne m'a pas loupé cette salope...
Elle examinait ses blessures. Je me sentis mal à l'aise. J'essayai de la réconforter :
- D'ici quelque temps cela ne se verra plus.
- D'accord pour les bleus. Mais la cicatrice...
Elle était dans cet état en partie par ma faute... Elle du sentir mon malaise car elle dit :
- Remarque, les cicatrices ça donne de la personnalité, mais sans sourire vraiment.
Elle resta aux toilettes au moins cinq minutes. Je commençai à m'inquiéter quand elle ouvrit la porte.
- Till, tu peux téléphoner à Richard. Il faudrait qu'il m'apporte des affaires. J'ai absolument besoin de me brosser les dents et de prendre une douche.
- Ce n'est pas la peine de l'appeler, je suis aller chercher quelques affaires à toi cette nuit.
- Vraiment ?
Je lui apportai sa trousse de toilette. Alors qu'elle se brossait les dents, je pu voir le côté de son dos meurtrit, bleu, la blouse d'hôpital ne fermant qu'au niveau de la nuque.
- Tu me mattes les fesses ? s'exclama-t-elle, du dentifrice plein la bouche en me regardant à travers le miroir.
- Non, pas du tout ! Excuse-moi.
Le rouge me monta aux joues. Cela la fit sourire. Puis on frappa à la porte et entra sans attendre. C'était une infirmière qui se mit à vociférer lorsqu'elle vit que Lou était debout. Elle nous traita d'irresponsables. Mais Lou ne se laissa pas faire :
- Ce qui aurait été irresponsable, c'est qu'il me laisse me pisser dessus !
L'infirmière fut estomaquée. Elle comprit qu'elle était tombée sur plus forte qu'elle. Cela me fit sourire. Elle aida Lou à se recoucher.
- Je vous mets des calmants et des antibiotiques en intraveineuse, ils seront passés d'ici une demi-heure.
- Quand vais-je pouvoir prendre une douche ?
- Quand les médicaments seront passés, vous sonnerez et je viendrai boucher votre cathéter.
- Merci.
Je m'assis sur le fauteuil prêt de la fenêtre. Lou s'assoupit, les calmants devaient faire effet. Je la regardais dormir en repensant à la conversation de la nuit que j'avais eu avec Richard. Les choses me paraissaient plus claires. Je pris la décision de rompre avec Petra dès que nous serions de retour à Berlin. Était-ce vraiment la peine de jouer cette comédie de couple parfait ? Je la trompais, elle faisait de même de son côté. Et les moment que nous passions ensemble ne nous rendaient pas spécialement heureux.
Elle dormit environ une heure puis, à son réveil, appela l'infirmière. Cette dernière arriva rapidement et autorisa Lou à prendre une douche.
- Aussi têtue que vous avez l'air vous allez avoir besoin de moi pour vous habiller. Alors dites à votre ami de sonner quand vous aurez terminé.
- Très bien.
L'infirmière s'en alla et Lou me demanda de prendre des vêtements propres dans sa valise.
- Alors comme ça tu as fouillé dans mes petites culottes ?
J'étais gêné et à la fois très heureux qu'elle fasse preuve d'humour malgré la situation. Je rétorquai :
- Je t'ai vu nue à plusieurs reprises...
Elle ne trouva rien à répondre et fit des yeux ronds. Je pensai être allé trop loin, mais elle dit :
- Till : 1 – Lou : 0

Elle resta presque une heure dans la salle de bain. Alors que l'infirmière l'aidait à s'habiller Richard et Schneider firent leur entrée dans la chambre.
- Où est-elle ? demanda Richard.
- Dans la salle de bain, une infirmière est avec elle.
- Comment va-t-elle ?
- Elle souffre. Ce matin elle a encaissé le coup en voyant l'état de son visage...
- Elle est si amochée que cela ? demanda Schneider.
- Elle va avoir une grande cicatrice sur la tempe.
Richard m'expliqua que les flics allaient venir m'interroger, ainsi que Lou. Ils avaient embarqué l'hystérique de la veille. Notre manager avait porté plainte au nom du groupe. Puis Christoph aborda un autre sujet :
- Avec Flake on se demandait s'il ne fallait pas annuler le concert de ce soir, vu ce qu'il s'est passé...
- Lou refusera catégoriquement qu'on annule quoi que ce soit, dit Richard.
- En tous pas pas d'after.
- Ca d'accord...
- Je me dis que si on monte sur scène ce soir elle va penser que ce qui lui est arrivé nous est égal... argumenta Schneider.
- Dis lui que nous annulons le concert de ce soir... Je sais déjà ce qu'elle va répliquer : « c'est une blague ? ». C'est la réponse qu'elle me fait toujours lorsqu'elle estime que j'ai une idée stupide, objecta Richard.
L'infirmière sortit de la salle de bain. Elle nous dit que Lou était prête et nous demanda de l'obliger à se déplacer le moins possible. Derrière elle, Lou levait les yeux au ciel. Une fois la soignante partie, elle salua Schneider et Richard. On l'aida à se remettre au lit. Elle ne se plaignait pas, mais les traits de son visage exprimaient la douleur qu'elle ressentait.
Schneider parla du projet d'annuler le concert de ce soir.
- Vous rigolez j'espère, dit-elle en nous regardant tour à tour.
Cela me fit sourire. Schneider était exaspéré mais le sujet été clos.

Deux inspecteurs de police vinrent pour enregistre mon témoignage et le dépôt de plainte de Lou. Puis ce fut au tour du chirurgien de faire son apparition. Lou pourrait sortir d'ici quatre jours.
Tout à coup la fatigue s'empara de moi. Il était presque midi et je n'avais dormi que quelques heures. Si nous devions monter sur scène le soir, il me fallait absolument un peu de repos. Je dis au revoir à Lou.
Arrivé dans ma chambre d'hôtel je m'effondrai sur le lit et m'endormis aussitôt.



La suite ? On se retrouve ici !

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